Ariadne’s thread

Bientôt le weekend (ceux qui ne bossent pas le samedi sont priés de faire profil bas ici)… Je ne sais pas vous, mais en ce début de mars chafouin, je n’ai qu’une envie, c’est de me plonger littéralement dans des bouquins addictifs. Et quand je dis littéralement, j’entends coller mon visage de façon disgracieuse contre la double-page en espérant être absorbée par l’intrigue. Vous me connaissez, je ne parle jamais dans le vent. Aussi le Young Adult est-il bienvenu en ce moment, en particulier le roman dont je vais vous parler ce soir, Alive, de Scott Sigler. Un grand merci aux éditions Lumen pour cette énième belle découverte !

(Et la couv’ est encore plus canon en vrai.)

Une jeune fille s’éveille alors qu’une aiguille étrange lui mord le cou. Prisonnière de ce qui ressemble furieusement à un cercueil, c’est au prix d’intenses efforts qu’elle parvient à se libérer. Autour d’elle, des boites similaires sont dispersées. Celle qui apprend son nom sur une plaque, M.Savage, « Em », libère d’autres adolescents, ou du moins ceux qui ont survécu… Tous ont oublié leur nom mais en dépit de leur physique de jeunes adultes, ils sont persuadés d’avoir douze ans. Personne ne sait non plus ce que signifient les différents cercles qu’ils arborent sur le front. Rapidement, le petit groupe s’organise avec un seul objectif en tête : fuir cet endroit cauchemardesque. Mais ces couloirs poussiéreux ont-ils seulement une fin ?

Un pitch prometteur pour un roman à l’intro coup de poing : « enterrée » vivante, agressée par une mystérieuse aiguille, Em nous est d’emblée présentée comme une héroïne prête à s’écorcher les poignets jusqu’à l’os (j’exagère, mais à peine) pour survivre. Cette petite scène à déconseiller aux claustrophobes donne tout de suite le ton : Scott Sigler ne compte pas épargner ses personnages. Après l’adrénaline vient l’incompréhension la plus totale : dans ce qui semble être un sous-sol empreint d’une épaisse poussière, Em tombe sur un tas de cercueils (bof) qui contiennent d’autres survivants (chouette) ou de petits cadavres (moins chouette). Après les premiers échanges, c’est la survie qui prime et nos enfants/adolescents/on-ne-sait-pas-trop vont s’engager dans un labyrinthe prompt à les rendre fous. Vont-ils vivre ? Et surtout sont-ils seuls ? Aaaaah !

J’ai quelques excellents points à décerner à ce premier tome. D’abord, le suspense est assez insoutenable. Le coup des symboles étranges, de l’amnésie générale et des lieux hostiles, il faut reconnaître que ça fonctionne toujours bien mais l’issue est parfois décevante, quand elle n’est pas carrément désastreuse. Je n’ai qu’une chose à dire : Alive vous réserve son lot de « Ah tu l’avais pas vue venir celle-là hein ». L’auteur m’a menée en bateau (comme beaucoup d’autres si j’en crois la blogo) mais j’ai surtout été agréablement surprise par les révélations qui nous sont faites. Un très bon présage pour la suite, puisque de nombreuses questions n’ont pas encore trouvé leurs réponses.

Autre jolie surprise : l’ambiguïté autour du personnage de Em. En littérature jeunesse, les héros ont très souvent des qualités telles que le courage, l’abnégation (terme validé par ton Larousse Junior 1998), le sens du partage et tout et tout. Alors certes, en un sens, l’héroïne d’Alive répond à ces critères. Mais ce qui semble primer tout de même, c’est son goût pour la position de chef de file. Dans ce récit à la première personne, on pourra regretter le manque de profondeur des personnages, mais l’auteur a en revanche fait la part belle aux luttes de pouvoir, aux petites querelles, aux symboles forts et au besoin viscéral de contrôle de la jeune fille qui surpasse parfois l’impératif même de la survie. Ce n’est pas une héroïne lisse que nous propose Scott Sigler, et réussir à briser de temps à autre l’empathie du lecteur dans un récit à la première personne, c’est un bel exploit.

Je suis un peu plus dubitative quant à l’amorce de triangle amoureux qui est proposée dans ce premier tome et qui, en plus d’être un peu abrupte, n’est vraiment pas indispensable à mon sens. L’intrigue se suffit amplement à elle-même.

To conclude (mais si, remember tes disserts d’anglais qui faisaient quatre lignes et qui étaient bourrées de barbarismes), j’ai vraiment été séduite, surprise et baladée par ce thriller SF/fantastique musclé et il me tarde de dévorer la suite !

 

Scott Sigler, Alive, The Generations Tome 1, Lumen 

 

13 réflexions sur “Ariadne’s thread

    • Oui d’ailleurs Le Labyrinthe est cité sur la quatrième de couv. Après perso, je n’ai pas trouvé énormément de points communs entre les deux. Et surtout j’espère que l’issue de la trilogie sera meilleure, j’avais été vraiment déçue par la fin de la saga de Dashner.. : /

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  1. Je suis un peu refroidie par les livres YA en ce moment mais si tu dis que ce livre sort des sentiers battus du genre (notamment par l’ambiguïté de son héroïne), je me laisserai peut-être tenter ! 😉

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