J’aime les histoires de voyage dans le temps. Mais c’est casse-gueule. Mais j’aime les histoires de voyage dans le temps. Ma dernière lecture en date rayon #NomdeZeusMarty! est un classique de la SF, Une porte sur l’été de Robert Heinlein. Et lui, bon, le sujet, il maitrise quoi.
1970 : Daniel B. Davis est l’inventeur du Robot maison, un engin génial à tout faire, et c’est avec sa fiancée Belle et son meilleur ami Miles qu’il dirige l’usine florissante qui le produit. Mais voilà, quand les deux loustics l’escroquent et l’évincent de la boîte qu’il a lui-même créée, Daniel perd tout à l’exception de son fidèle compagnon, le chat Petronius (spoiler alert : best character ever). Désormais étranger au monde qui l’entoure, Daniel pense alors à tenter le « long sommeil », un procédé de cryogénisation supposé le catapulter en l’an 2000. Son seul regret est de devoir quitter Ricky, la belle-fille de Miles, pour qui il a beaucoup d’affection. Que trouvera t-il à l’aube du prochain siècle, et pourra t-il se venger des deux traitres ?
J’ai su dès les premières lignes, où le narrateur nous parle d’un chat qui cherche dans toute la maison « une porte sur l’été », que cette histoire allait me plaire. Daniel vient de subir la pire trahison possible, il picole à longueur de journée et le seul être qui daigne lui tenir compagnie est un chat caractériel doué d’un langage bien à lui, Pete. Immédiatement, Heinlein nous plonge dans la tête de ce type singulier, partagé entre la rancoeur et la lassitude, et voilà, il ne m’a pas fallu plus de dix pages pour tomber amoureuse du personnage, de l’ambiance et du style qui a ce je-ne-sais-quoi de tendre et absurde. Daniel est un doux excentrique, il aime inventer des robots qui feront gagner du temps aux femmes (on se replace dans le contexte hein) et il n’a rien vu venir quand les deux autres l’ont floué. Alors il pense à fuir, parce que la technologie des années 70 le permet. Et en même temps, il hésite.
Trente ans plus tard, le monde a bien changé, et qu’il l’ait voulu ou non, Daniel découvre qu’il y a laissé son empreinte quand il tombe face à un robot révolutionnaire qu’il aurait pu imaginer. Lui n’a pas bougé, toujours la petite trentaine, mais que sont devenu Belle, Miles, Ricky et même Pete dont il a été séparé malgré lui ? L’inventeur va devoir se bâtir une nouvelle existence au milieu de cette planète qui étouffe.
Quête personnelle (cette idée magique de la porte sur l’été), réflexion sur le progrès technologique, histoire d’amour (que n’aurait pas reniée Nabokov par certains aspects), enquête, ce roman est aussi une histoire de voyages temporels hyper maitrisée, avec cette idée de la boucle qui embrasse toutes les dimensions du récit. Je ne vous parle même pas (bah si en fait) de la splendide déclaration d’amour du personnage et de l’auteur aux chats, et aux gens-chats. Un tas de trucs très vrais à propos de ces foutus greffiers se trouve dans ce livre. Vous allez adorer Pete, et c’est une meuf à chat irrécupérable qui vous le dit.
Moi, c’est la SF que j’aime, chaleureuse, vintage et en même temps intemporelle, un peu barrée, poétique, portée par un style génial… C’était le premier Heinlein, ce sera pas le dernier quoi.
Robert Heinlein, Une porte sur l’été, Le livre de poche.
Ça donne bien envie ! J’ai lu peu d’histoires de voyage dans le temps, et même si j’aime bien l’idée générale ce que j’ai pu en lire (surtout en jeunesse, jusqu’à maintenant), n’a pas été transcendent. Je me laisserai bien tenter par celui-ci, s’il arrive entre mes mains !
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Ben disons que l’idée est souvent séduisante mais parfois les choix que font les auteurs pour traiter le voyage dans le temps (notamment en passant par certaines facilités scénaristiques) sont parfois décevants. Une porte sur l’été m’a vraiment convaincue de ce point de vue là, et si le principe de boucle temporelle t’intéresse, ça devrait te plaire. 😉
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Je m’y laisserai peut être tenter à l’occasion 🙂
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