Ashes to ashes

La diff entre David Bowie et Dieu, concrètement ? Bon. Nous sommes d’accord et ça tombe bien puisque je vais vous parler des deux, ou presque, avec ma dernière découverte #comics en date : Faust Départ, le premier opus de The Wicked + The Divine, signé Kieron Gillen au scénario, Jamie McKelvie au dessin et Matt Wilson à la couleur.

Tous les 90 ans, douze dieux se réincarnent dans le corps d’adolescents, faisant d’eux des êtres au charisme incroyable et les dotant de pouvoirs qui dépassent l’entendement. Les élus d’aujourd’hui sont des popstars, idolâtrées, craintes ou haïes par les foules qu’ils hypnotisent sur scène. Mais le conte de fée a une date de péremption, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle est rapide. Deux ans sous les feux des projecteurs, et puis la mort… Avant la prochaine salve.

Déjà, comment passer à côté d’une couv’ pareille en librairie ? Moi, je peux pas. D’autant qu’à l’intérieur, c’est pareil, entre le dessin impeccable et le déchainement des couleurs, tu n’as qu’une envie, c’est savourer chaque planche comme il se doit.

Mais commençons par le scénar de ce comic-book. Ce sont douze dieux qui se réincarnent dans le corps d’adolescents à l’espérance de vie, de fait, hautement limitée, issus de différentes mythologies. On retrouvera par exemple le décidément incorrigible Lucifer, comme Baal ou Amaterasu, pour ne citer qu’eux. Et ces entités à qui le XXIème siècle sied plutôt bien au teint ont compris qu’il n’y avait pas meilleur spot d’adoration qu’une scène. Chez ces véritables icônes de la pop, on ne manquera pas de reconnaitre un je-ne-sais-quoi de Bowie, Rihanna… Oh, sûrement une coïncidence. Ouais.

Ou pas. Parce que là où Wic/Div sonne juste, c’est dans sa façon de traiter le star-system. Beauté, jeunesse, talent, foule en adoration, déification, sans oublier le célèbre « live fast, die young »… Les jeunes dieux suscitant autant d’amour que de haine ou de crainte, il est naturel que tout parte rapidement en vrille. (Et pour l’intérêt du récit, on ne va pas s’en plaindre, avouons-le.) Ces êtres sublimes qui défilent sous nos yeux ne s’appartiennent pas, et n’est-ce pas le lot de tous les dieux, d’où qu’ils viennent ? Difficile de ne pas trouver cela parlant, ou de ne pas relever la justesse de la trame fantastique au regard de la thématique. Moi, j’ai été bluffée.

Comme je le disais plus tôt, pour porter ce récit, le dessin, les couleurs sont incroyables et traduisent à merveille cette idée d’excès, dans le négatif, mais aussi dans le positif. On parle de jeunesse à cent à l’heure dans ce comics, de musique… Et ce qu’il est important de souligner, c’est à quel point Wic/Div met en valeur la diversité des peaux, des genres… Les auteurs offrent notamment les plus beaux rôles aux femmes, tout en jouant sur le flou des identités sexuelles. Je pense à Lucifer, réincarné dans le corps d’une blonde sculpturale, androgyne et littéralement… explosive.

Beau, fou, intelligent et délicieusement fun, encore une énième super découverte indé chez Glénat Comics quoi ! Je vous conseille ça mille fois mes licornes.

 

Kieron Gillen, Jamie McKelvie, Matt Wilson, Clayton Cowles, The Wicked + The Divine, tome 1 Faust Départ, Glénat Comics  

10 réflexions sur “Ashes to ashes

  1. La diff entre Bowie et Dieu… Les goûts capillaires ? Okay, c’était facile.
    J’avais déjà vu passé cette BD sur deux trois blogs et je l’avais marqué pour l’offrir à Noël à un de mes cousins. Maintenant que j’ai lu un peu plus en détail ton avis…. Je pense que je vais l’offrir à moi-même. Le cousin aura une boîte de chocolat et pis c’est tout.

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