Alors que, ça y est, je suis pratiquement sûre de compléter mon #ColdWinterChallenge avec succès (termine ton bouquin avant de fanfaronner meuf), il est grand temps de vous parler des lectures que j’ai faites ! Pour le premier menu, « La Magie de Noël », j’avais choisi Comme un conte de Graham Joyce et son étrange histoire de disparition/réapparition le jour de Noël…
Tara Martin a disparu il y a vingt ans de cela. Ses parents, son frère et son petit-ami n’ont pas eu d’autre choix que d’accepter l’idée de sa mort certaine, quelque part au cœur des Outwoods, où ils allaient si souvent se promener. Or, voilà qu’elle réapparait ce matin, comme un foutu miracle de Noël, à la porte de ses parents. Vingt ans et l’adolescente qu’ils ont perdu n’a pas changé d’un pouce… A l’exception de ces lunettes noires qu’elle s’obstine à porter. D’abord, elle refuse de s’expliquer… Et lorsqu’on parvient enfin à lui tirer les vers du nez, c’est pour en sortir une histoire abracadabrante tout droit sortie d’un conte de fée. Quel souvenir traumatique cache t-elle réellement ? Il y a forcément une explication rationnelle. A moins que ces terres reculées d’Angleterre, où les mystérieuses forêts semblent avoir donné naissance à tous les mythes, ne finissent par lui donner un peu raison…
Je ne pouvais pas mieux commencer ce challenge, honnêtement. Parce que ce roman, c’est tout ce que j’aime.
Bon, d’accord, je développe un peu.
C’est un conteur, un « je » dont on ignore tout qui ouvre ce livre parce qu’il a une histoire à partager. « J’ai une histoire à raconter, et bien que j’aie du en imaginer une part considérable, j’ai vu de mes yeux ce qui va suivre. » (Moi, déjà, ça me met tout de suite dans l’ambiance.) Cette histoire, c’est celle de Tara, qui après vingt ans réapparait comme par magie à la porte de la maison familiale. Entretemps, son frère a fondé une famille, son petit-ami a définitivement coupé les ponts avec tout le monde, et tous, a fortiori ses parents, s’étaient résolu à faire leur deuil. Trop heureux de retrouver leur fille, ils s’arrangent d’abord de son silence sur les circonstances de sa disparition. Mais s’il y en a un que ça gêne, c’est bien Peter, le grand frère. Il a besoin d’explications. Et puis ne serait-ce pas rendre justice à Richie, qui était fou amoureux d’elle à l’époque, et qu’on a suspecté jusqu’au bout de ne pas être étranger à tout cela ?
Il vous faudra attendre une petite centaine de pages pour commencer à entrevoir des éléments de réponse, mais croyez-moi, le cadre mystérieux de cette campagne anglaise et de ces coins de forêt millénaires sauront vous rendre l’attente délicieuse. Et à partir du moment où Tara parlera, à partir du moment où on ne la croira pas (à tort, à raison ?), les choses vous commencer à devenir vraiment intéressantes… Et inquiétantes aussi.
Dans ce roman, Graham Joyce rend un magnifique hommage au mythe des fées et à la légende de Thomas le Rimeur. Les lieux, les noms des personnages, les nombreuses citations… Tout est hyper-référencé et emprunté à la « matière féérique ». Et comment vous dire qu’il n’est pas question ici de jolies ailes magiques et de poussière d’étoile parfumée à la framboise ? Non, Graham Joyce nous parle des fées… Du genre séductrices, dépourvues de toute morale, absolument étrangères aux règles humaines. Ni bonnes, ni mauvaises… DES FEES QUOI.
Lalala, je tourne sur-moi même et en même temps je maudis ta famille sur trente-huit générations…
Certains passages sont d’une poésie rare, d’autres vous colleront ce frisson bien connu… Bien sûr, il y a cette réappropriation très juste des mythes, mais Comme un conte est aussi une jolie métaphore du passage à l’âge adulte, de la découverte de la sensualité, des premières désillusions et de l’abandon d’une forme de naïveté qui n’aurait rien à voir avec des histoires fantastiques. C’est un livre qui m’a vraiment fait penser à Morwenna de Jo Walton, dans le ton à la fois merveilleux et sombre.
Je vous le recommande mille fois, au coin du feu (de cheminée ou de vidéo youtube), sous un bon plaid, pour retrouver le goût des vrais contes avec lesquels on a grandi et dont on ne se lassera jamais.
Graham Joyce, Comme un conte, Folio SF
Ton avis me donne carrément envie de lire ce roman, rien que ça oui :p. C’est totalement le genre de truc dont j’ai besoin en ce moment en plus. Ce serait bien que je note moins et que je lise plus par contre parce que cela ne va pas se faire tout seul (captain obvious bonjour).
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C’est la chaîne infinie de la wishlist, suivie de la PAL, suivie de… eh mais j’ai pas 78h dans ma journée pour lire ? Whaaaat ? x)
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Un livre original qui m’intrigue beaucoup! Merci pour la découverte.
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Mais avec plaisir ! ❤
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Comment te dire Chaton QUE TU ME VENDS DU REVE EN BARRE ? Tu me proposerais un Snikers là tout de suite maintenant (oui au petit-dèj c’est hardcore) que je ne saliverais pas plus. Je le veux ! Je le note !
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Ah bah ouais mais tout de suite chez moi ca s’emballe quand tu me sers de la fantasy sobre et creepy… j’y peux rien je craque. J’espère que le snickers te plaira !
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