The beekeeper’s daughter

En ce moment, avec la pluie qui a décidé qu’elle était franchement chez elle derrière les carreaux, le bonheur ne se résume t-il pas à un bon bouquin et un peu de miel au fond d’une tasse de thé ? J’ai la suggestion I-DE-A-LE pour accompagner le breuvage réconfortant : La fille qui aimait les abeilles de Santa Montefiore chez les éditions Charleston.

1973, Tekanasset, Massachusets. La jeune Trixie étouffe dans une communauté qu’elle juge trop bourgeoise et sa seule échappatoire réside dans la passion qu’entretient avec Jasper, britannique et leader d’un groupe de rock qui pourrait bien tutoyer les mêmes sommets que les Beatles. Lorsque ce dernier est brutalement rappelé à l’ordre par sa famille et est contraint de s’éloigner, la jeune femme sombre dans le désespoir. Hors de question de finir comme sa mère, piégée depuis toujours dans un mariage morne avec ce père si taiseux, avec pour seule passion étrange son jardin et ses abeilles… C’est qu’elle ignore le chemin tortueux qui l’a menée là.

Vous le connaissez ce sentiment à la fois délicieux et horrible, quand on referme un livre, d’avoir quitté les personnages trop tôt… Et bien, voilà, on est en plein dedans avec le roman de Santa Montefiore.

Sur l’île de Tekanasset, tout se sait. Quand les mères de familles respectables se retrouvent pour boire le thé, leurs sujets de discussions favoris tournent invariablement autour des frasques des enfants, emportés par cette fièvre des années 70 qui ne semble pas avoir de frontière. Grace a beau s’inquiéter pour sa fille, Trixie, elle n’aspire qu’à son bonheur. Sa fille l’imagine tout droit sortie d’un autre siècle, mais elle ignore à quel point elle est à même de comprendre la passion amoureuse qui la dévore.

Et c’est là que l’auteure nous emporte, quarante ans plus tôt, au coeur de la campagne anglaise, auprès d’une enfant aux portes de l’adolescence, fille d’apiculteur. Grace partage son quotidien entre ses abeilles chéries et Freddie, auprès de qui elle a grandi, son ami, presque son frère. Jusqu’au jour où elle tombe sur le fils du lord du domaine, Rufus, déjà un jeune homme, qui s’émerveille de ses talents avec les insectes. De cette rencontre qui lui laisse une forte impression, Grace n’arrive pas vraiment à se remettre. Les enfants grandissent, Freddie lui apparait sous un nouveau jour, la guerre est imminente… Mais le souvenir de Rufus demeure brûlant.

Je ne vous dirai rien de plus sinon qu’il s’agit d’une de mes plus belles découvertes Charleston cette année, tant j’ai été happée par cette histoire. Je ne sais pas quel talent recèle la plume de l’auteure, mais des années 30 à 70, entre les Etats-Unis et l’Angleterre, elle tisse des liens entre tous ses personnages, des histoires et des secrets d’une délicatesse rares qui forment un récit purement addictif. Le genre de roman que tu voudrais dévorer des heures durant devant un bon feu de cheminée (ou à défaut ton radiateur électrique) sans jamais en voir le bout. Un vrai beau coup de coeur.

 

Santa Montefiore, La fille qui aimait les abeilles, Charleston

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