One last stop – Casey McQuiston

Bon je préviens tout de suite, je viens de terminer One Last Stop et je fais désormais partie de la team « OLS surpasse My Dear F***ing Prince. » Oui, oui, oui. Ah oui, oui, oui. « C’est pas une compétition ! » ouïs-je dans l’oreillette. Okay Pierre de Coubertin, mais laisse-moi te partager mon petit coup de coeur pour cette jolie romance queer signée Casey McQuiston et éditée chez (mes chouchous de toujours) Lumen et on s’en reparle après, hm ?

Tout commence avec un atterrissage option sans ceinture pour August, introvert bi anxieuse assermentée, sans possession ni attache, élevée au true crime et au crochetage de serrures par une mère obsédée par la disparition restée à jamais inexpliquée de son frère, quand elle répond à une annonce pour une coloc queer à Brooklyn. Sept cent balles de loyer, de l’eau chaude si on brule un cierge et la promesse d’une cohabitation avec Niko, un medium en couple avec une artiste-ingé portée sur la franchise désarmante, Myla, et une ombre prénommée Wes qui vit plutôt la nuit. Dans ce nouveau paysage haut en couleur, August a d’abord du mal à bousculer ses habitudes : les cours à la fac, un petit job de serveuse qui lui colle une odeur de pancake 24/24 et surtout, surtout, les mantra de maman qui lui reviennent en tête : « Seules contre tous. »

Du moins c’était le plan avant qu’elle ne tombe par hasard sur la fille la plus désarmante qu’elle ait jamais vu dans le métro.

(pour celleux qui auront la ref du gif, la comparaison ne s’arrête pas au blouson de cuir ou au flow global mais va carrément jusqu’au tableau de chasse)

Et les hasards vont se succéder entre Jane, car c’est son nom, et August. Sur l’immense ligne de métro, à toute heure, les deux jeunes femmes se croient dans l’exact même wagon. Au début, August force un peu le destin, toujours pressée de retrouver celle qui a l’air d’occuper tout l’espace avec aisance, qui trimballe avec elle cette douce atmosphère rétro et deux ou trois mystères. C’est le coup de foudre, digne des meilleures romcom (and that’s we deserve).

Mais, car il y un mais : Jane a toujours l’air de se défiler dès lors qu’il s’agit d’aller boire un verre ou d’entreprendre tout premier step qui permettrait à August de fulfill ses rêves secrets de bonheur domestique hardcore. Aussi quand elle tombe par hasard sur l’exact sosie de son amour des transports sur une vieille photo des années 70 au diner où elle bosse, August doit remettre en cause toutes les certitudes carré-carré de sa vie pour demander conseil à son medium de coloc sur cette bizarrerie de l’univers et accessoirement, se laisser envahir par le Brooklyn underground et festif qui lui tend les bras.

Ce roman est clairement une lettre d’amour adressée à la communauté queer new-yorkaise, d’hier et d’aujourd’hui, aux familles qu’on se choisit ou qui nous choisissent malgré nous. Tous les personnages sont hyper attachants (coucou Annie Dépresseur, fabuleuse voisine drag du dessous), ultra diversifiés, atypiques et drôles : quel plaisir de retrouver les dialogues piquants de l’autrice, clairement son plus grand talent.

Ce qui est très chouette dans ce roman aussi, c’est l’idée de la mémoire sensorielle, l’importance qui est accordée aux objets qu’on conserve ou aux possessions auxquelles on se refuse. Toute cette histoire est un véritable feu d’artifice de parfums, doux ou nauséabonds, de souvenirs de bouffe, de musique, de lieux visités, de sensations retrouvées… 90% du temps, ce bouquin m’a collé LA DALLE

Adorable romance bi-lesbienne, 500 pages suspendues de doux surréalisme (les probabilités pour que vous tombiez sur le hot crush de votre vie dans le métro et pas sur Jean-Mi qui parle trop fort dans son téléphone sur haut-parleur dans une petite ambiance oubli de déo à 18h sont faibles, PARDON DE LE DIRE COMME CA), concentré de popculture et de culture queer, One Last Stop est un bonbon, et les bonbons, ça se mange sans faim.

Casey McQuiston, One Last Stop, Lumen

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