Sweet, sweet writing

Aujourd’hui on va faire une pause, tranquille, avec Sweetwater de Roxana Robinson (enfin, tranquille, pas tant que ça, mais chaque chose en son temps). Ce roman est sorti l’année dernière et j’en avais entendu parler brièvement à La Grande Librairie (oui, je sais, j’ai déjà évoqué cette émission mais je l’aime tout particulièrement, parce qu’on y parle bouquin simplement mais intelligemment, sans se prendre la tête sur la définition d’un chleuasme – ceci est une figure de style et non une MST). Dans l’émission donc, un libraire conseillait cette nouveauté en laissant un peu plâner le suspense genre TATATA. A l’époque, ni une, ni deux, j’me dis mon jardin, mon plaid et moi avons besoin d’une lecture d’été.

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Paul et Isabel Simmons, jeunes mariés quinqua, décident de passer un été tranquille dans la propriété familiale de Monsieur, perdue dans les Adirondack (Nord-Est de l’Etat de New York). Là-bas, ils retrouvent la famille de Paul : son père, le bon chef de famille, sa mère, gentiment excentrique et névrosée ainsi que son frère autour duquel règne un certain mystère. Paul et Isabel, qui n’aspirent qu’à une vie paisible censée leur faire oublier leur drames conjugaux précédents, se ressourcent dans cette région reculée, au milieu de la nature mais très vite, ce cocon familial va devenir pesant et Isabel va comprendre, petit à petit, que de vilains secrets pourraient bien avoir raison de ses aspirations de tranquillité.

J’ai dévoré Sweetwater, qui est quand même un bon gros pavé de cinq cent pages en moins de deux jours. Je ne connaissais l’auteur ni de Remus, ni de Romulus, mais j’ai tout de suite accroché. Le choix des personnages, d’abord, m’a beaucoup plu : il est si rare qu’on parle de ces jeunes couples plus si jeunes. Isabel est extrêmement touchante en veuve consciente de son âge, qui craint de séduire à nouveau, d’aimer à nouveau. Les passages qui lui sont tout particulièrement dévolus révèlent l’écriture touchante et délicate de Roxana Robinson. Le personnage de Paul est quant à lui, très complexe et s’opacifie au fil des pages. Le livre nous introduit également dans l’univers fermé du cercle familial, avec ses ententes, ses mésententes, ses discussions animées, ses divergences politiques et ses secrets surtout… Au point même que l’issue est carrément flippante.

Je dois dire que la toute fin m’a laissée un peu dubitative. A ce propos, je réserve encore mon jugement. Parce que je relirai Sweetwater, c’est évident.

Pose ton scriptum : mon niveau en origami ? Moins douze.

Roxana Robinson, Sweetwater, Buchet-Chastel.

5 réflexions sur “Sweet, sweet writing

  1. Je ne pense pas que je me serai laissé tenter par ce bouquin si j’étais tombée dessus en librairie; par contre le fait que les protagonistes aient plus de la trentaine est un point non négligeable. Je commence à saturer de me retrouver constamment dans la peau d’un adolescent rutilant ces derniers temps x).

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  2. Moi non plus, et je pense vraiment que sans en avoir entendu parler en termes élogieux, je ne me serais pas penchée un seul instant dessus. Mais je ne regrette vraiment pas, trop peu de romans traitent à mon goût de ces nouveaux couples de plus de quarante ans, en particulier des femmes pour qui il est si difficile de faire et de se faire confiance à nouveau.

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  3. C’est vrai que les héros sont rarement d’âge mûr, mais ça change agréablement parce que forcément les réactions sont différentes. Je ne connaissais pas non plus, mais en général un livre de 500 pages dévoré en 2 jours, c’est plutôt bon signe !

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