Vamos a la playa

Ce n’est pas par hasard que j’ai décidé d’introduire cette chronique par un titre qui fleure bon le tube des années 80 et la crème solaire puisqu’hier, j’ai dévoré Vive la marée ! de David Prudhomme et Pascal Rabaté, une BD qui tranche joliment avec la grisaille ambiante.

Des embouteillages à l’arrivée sur le sable chaud, en passant par la pause glace et la baignade du chien, Vive la marée ! nous livre des scènes… DE PLAGE, des scènes de plage de la vraie vie.

Voilà une BD qu’on m’avait franchement bien vendue il y a quelques mois en librairie, mais qui ne m’avait pourtant pas fait un effet waow. Et puis quand je suis retombée dessus cette semaine à la médiathèque, avec sa couverture turquoise et ses demi-gens qui barbotent gaiement, j’ai été irrésistiblement attirée, comme si elle allait m’aider à conjurer le sort de ce faux début d’été.

Que vous soyez plutôt mer, montagne, ville, campagne, canapé… Whatever, vous vous reconnaîtrez tous à un moment au moins dans cette BD aussi drôle que réaliste. C’est bien simple, du début à la fin, j’ai eu l’impression d’être à la place d’une mouette… Ou plutôt d’un goéland (team je sais reconnaître un goéland d’une mouette sisi la famille). Reste qu’on survole la plage et qu’on se pose, alternant les vues d’ensemble et les plans rapprochés sur des personnages récurrents. A base de jeux de chassés-croisés, j’ai vraiment trouvé la narration hyper bien ficelée et vivante.

Et puis on s’y croirait quoi. Les auteurs ne nous font l’économie ni des situations (les gosses dans les embouteillages, la corvée de la pêche à pied, le petit magazine people qui va bien pendant la séance de bronzage, la galère des courses…) ni des personnages type de la plage (le bonhomme bedonnant avec la marque du t-shirt, le dragueur lourdingue qui chasse en meute, le voyeur côté nudistes, la nana trop blanche, les bourgeois qui refusent de quitter le polo en mode judging…). Personnellement, j’ai un faible pour l’arrêt aux cartes postales de beauf. (Quand je vous disais qu’on faisait dans le réalisme.)

Les dessins, les couleurs vives et chaudes, les dialogues bien sentis portent à merveille cette ambiance de plage avec ses bons et ses mauvais côtés. J’ai particulièrement aimé l’esprit général de cette BD, qui loin de faire dans le gag, propose des tableaux, des tranches de vie à l’arrière-goût de goémon aussi drôles que tendres.

 

David Prudhomme, Pascal Rabaté, Vive la marée !, Futuropolis.

 

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