Caïus ist ein dummkopf

Allez, allez, je case une dernière chronique avant le bilan du mois ! Ma bonne résolution #Bookjar ne s’est pas encore effritée, nonnon, et devinez ce que le dernier tirage a donné… Roulement de casseroles, bimbamboom : UN BIBLIOTHEQUE VERTE. (Ce blog me fait vraiment faire n’importe quoi.) Alors là, tout de suite, j’ai pris comme une torgnole vintage dans la face : Alice, Les Six compagnons et autres joyeusetés qui ont bercé mes après-midi chez papimamie… Le privilège des grands qui pouvaient s’attaquer aux « Bibliothèque Verte » quand les bébés devaient se contenter du Rose-bébé avec les Oui-oui à la plage, Oui-Oui et la girafe rose ou encore Oui-oui se fait bolosser par Potiron… Le doux parfum du papier jauni. Mais je m’égare. Il s’agit ici de l’Affaire Caïus d’Henry Winterfeld, un super polar qui se passe dans l’Antiquité et qui est toujours lu en classe apparemment, mais dans une version pimpée hein, pas la mienne.

L’affaire Caïus débute au sein de l’école Xanthos, où une petite poignée d’élèves issue de l’aristocratie romaine bénéficient de l’enseignement du professeur Xantippe. Mais élite ou pas, les gosses restent des gosses et en plein cours, le jeune Brutus se faufile derrière son maitre pour inscrire « Caïus asinus est » (« Caïus est un âne » pas très sympa) sur sa tablette. Ce qui semble tout d’abord n’être qu’une vague plaisanterie entre camarades va cependant se muer en drame lorsque la même inscription est retrouvée le lendemain sur la façade du temple de Minerve, en lettres rouge sang. L’outrage est si grand que les conséquences pour le responsable du sacrilège ne peuvent qu’être funestes. Bien que Brutus soit un coupable tout désigné, les élèves de l’école Xanthos sont bien décidés à mener l’enquête pour que leur camarade échappe au pire.

Ce court roman d’un peu plus de deux-cent pages nous plonge donc au coeur de la Rome Antique, auprès d’une bande de gosses apprentis détectives, menée par le raisonnable et plutôt futfut Mucius. Un temple profané, des élèves qui manquent à l’appel, le professeur victime d’une mystérieuse agression… L’intrigue, comme le suspense ne mettent pas beaucoup de temps à se mettre en place. Il s’agit bien d’un polar jeunesse, et l’auteur livre plusieurs clefs à son jeune lecteur, mais cela n’empêche pas qu’on se prend au jeu et qu’on se fait même avoir à la fin. Et ouais. Je dirais que c’est l’un des points forts de ce roman, qu’il peut finalement se lire à tout âge comme une chouette enquête.

Il y aussi une large dimension historique dans ce roman et à travers l’enquête de nos jeunes héros, c’est la société romaine de l’époque qui nous est dépeinte, sans jamais peser sur le récit ou faire dans le didactisme lourdingue. Coutumes, rites, religion, hiérarchies entre les individus, esclavage, vie domestique… L’auteur parvient sans mal à immerger le lecteur de tout âge à cette époque. Malin sans prise de tête en gros.

La prochaine fois que je dois faire un cadeau pour un 9-10 ans, je pense que ce sera celui-là. En version 2016, hein.

 

Henry Winterfeld, L’affaire Caïus, Hachette Jeunesse / Livre de Poche.

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