From hell

Et si on parlait ce soir de l’une des plus jolies couv’ jeunesse du moment, et surtout du très bon roman qu’il y a à l’intérieur ? Ce mois-ci, j’ai eu la chance de découvrir Autopsie, Tome 1 Whitechapel de Kerri Maniscalco, un thriller historique qui déboite. OUI, qui déboite, oui. Un grand merci aux éditions Milan pour cette lecture !

Londres, 1888. Audrey-Rose, jeune fille de bonne famille ne devrait être accaparée que par les jolies toilettes et les perspectives de mariages avantageux mais au grand dam de son père, il n’en est rien. Echappant à la surveillance de ce dernier à la moindre occasion, la jeune Wadsworth n’a d’yeux que pour la science médicolégale, les autopsies et les meurtres mystérieux, passion qu’elle assouvit en secret auprès de son oncle médecin légiste et son mystérieux étudiant Thomas. Aussi, lorsqu’un dénommé Jack L’Eventreur commence à se faire une réputation à Londres de la plus cruelle des façons, Audrey-Rose ne peut s’empêcher de mener sa propre enquête. Au fil de ses investigations sur cette ombre meurtrière qui terrorise le quartier de Whitechapel, la liste des suspects s’allonge et la jeune femme commence à avoir le désagréable pressentiment qu’elle connait le monstre…

C’est bien simple, j’ai pris un plaisir dingue à lire ce premier tome ! Dans le Londres de l’époque victorienne, à l’année précise où le tristement célèbre Jack L’Eventreur sème la terreur à Whitechapel en assassinant sauvagement des prostituées, Kerri Maniscalco nous propose une vraie bonne histoire de détective et une plongée fascinante dans le milieu de la médecine médico-légale au XIXe siècle.

L’héroïne, Audrey-Rose Wadsworth, n’arrive décidément pas à se faire au destin qu’on lui a assigné. Les robes, les salons et les bals de débutantes, très peu pour elle ! Mademoiselle se déguise en garçon pour assister aux cours de médecine de son oncle, l’assiste dans ses autopsies et connait le nom et le poids de chaque organe du corps humain. J’ai adoré la dimension féministe très assumée de ce roman, à travers le regard ultra moderne que la jeune fille pose sur son époque et son sexe. Pourquoi ne devrait-elle se soucier que de son apparence, vivres sous le joug d’un père, d’un frère ou d’un mari et renoncer à ses rêves ? C’est aussi parce qu’elle ressent une profonde injustice à l’idée que des prostituées soient prises pour cible par un tueur sadique qu’elle décide de s’intéresser au cas de Jack.

Dès lors, entre réalité historique et libertés romanesques, l’auteure nous emporte dans une enquête passionnante, entre autopsies, meurtres sanglants, filatures dans les bas-fonds londoniens et flirt mucho caliente avec le fameux Thomas, un jeune homme de bonne famille tout ce qu’il y a de plus canaille. En dépit des nombreux rebondissements et d’une fin arrêtée par l’auteure, on sent qu’elle a une réelle volonté d’ancrer son intrigue dans un contexte historique, à grands renforts de détails précis.

J’ai trouvé l’écriture particulièrement exigeante, et j’ai aussi envie de faire une standing ovation pour la traductrice Emmanuelle Pingault, parce que la traduction est admirable et ça s’entend naturellement. (Ou ça se lit quoi.) A partir de quinze ans et bien au-delà, je le conseille à toutes celles et tous ceux qui voudraient ouvrir leurs horizons en jeunesse. Et la fin nous laissant présager des futures aventures de Miss Wadsworth, je frétille déjà à l’idée de lire Autopsie number two !

 

Kerri Maniscalco, Autopsie, tome 1 Whitechapel, Milan

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