Nage droit devant toi

Le mois dernier, j’ai ENFIN ouvert mon tout premier Colleen Hoover, Jamais plus, tout juste sorti en poche. J’avais lu de très bons avis en général sur les livres de cette autrice, qui, apparemment, poussaient le concept de la romance un peu plus loin. Verdict ? Rosy acquiesce, Rosy plussoie et Rosy remercie infiniment une fois de plus les éditions Hugo New Romance pour cette découverte !

Après une enfance difficile dans un foyer où la violence n’était jamais bien loin, Lily Bloom n’a eu qu’un besoin vital, celui de réussir sa vie à Boston, une ville qui a une lourde signification pour elle depuis son adolescence. Ses efforts semblent enfin payer puisqu’en plus de réaliser son rêve en ouvrant sa propre boutique de fleurs, Lily rencontre l’homme idéal, Ryle. Mais paradoxalement, cette promesse de bonheur évidente la replonge dans son passé. En relisant ses vieux journaux d’adolescente, elle se souvient de ce père violent, de cette mère incapable de dire non et surtout d’Atlas, son premier amour.

Les allergiques des triangles amoureux peuvent poser leur ventoline, même si le résumé peut laisser présager le contraire, ça n’est franchement pas l’objet de ce livre qui tient plus du drame que de la romance. Pourtant, mes premières impressions ont été un peu frileuses.

Le roman s’ouvre sur une scène de rencontre sur un rooftop à Boston entre notre héroïne, Lily et le fameux Ryle, chirurgien à ses heures et plutôt gaulé. Même si l’échange ne manque pas de piquant, je voyais arriver avec crainte le cliché du type-mystérieux-incapable-de-s’attacher-qui-fait-THE-rencontre-et-tombe-in-love-en-trois-secondes. Alors c’est un peu le cas, et la formation de leur couple est un brin précipitée à mon goût, mais l’intrigue prend ensuite une telle tournure que j’ai vite révisé mes préjugés.

Folle amoureuse, hyper entourée par une nouvelle famille, nouvelle patronne, Lily fait en plus la fierté de sa mère. Bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Mas étrangement, toutes ces paillettes dans le ventre n’occultent pas la part la plus sombre de son existence, ce passé dont elle voudrait se défaire. Aussi Lily va t-elle se lancer dans la relecture des lettres qu’elle avait écrites mais jamais envoyées à Ellen DeGeneres, dont les talkshow constituaient la seule étincelle de joie dans sa journée. Parce que dans le secret de la maison, son père frappait sa mère. Et Lily n’est jamais parvenue à comprendre qu’elle ait refusé de le quitter.

Le coeur même de ce roman c’est d’une part la violence conjugale, l’emprise qu’un homme peut avoir sur sa femme, physique et psychologique. D’autre part, c’est l’incompréhension générale autour de cette emprise de la part de l’entourage. Et c’est traité avec beaucoup de justesse, de subtilité et de nuance. Colleen Hoover s’est inspirée de sa propre histoire familiale, elle en parle dans une note assez poignante.

Ce sont les passages plus légers qui m’auront moins convaincue, je pense par exemple au personnage de la soeur de Ryle qui débarque dans la vie de Lily de façon un peu WTF. Mais je comprends maintenant l’engouement que les livres de Colleen Hoover peuvent susciter si elle traite d’autres thématiques difficiles avec autant de brio. Je vais d’ailleurs me lancer prochainement dans son dernier roman, Too late, qui parle des relations poison. J’ai comme qui dirait beaucoup-très-hâte.

 

Colleen Hoover, Jamais plus, Hugo poche