La voie royale

J’étais en train de faire le bilan de mes lectures cette année et si j’ai mis un gros frein sur la SF (frein non prémédité et laissez-moi vous dire qu’on va réparer ça en 2019) je me suis en revanche largement mise à la non-fiction et ça a grandement ouvert mes horizons. Aussi suis-je ravie de vous parler aujourd’hui d’un ouvrage que les éditions In Press m’ont gentiment fait parvenir (un grand merci !), Le Rêve, son interprétation. Comprenez : on va causer long-métrages nocturnes et paupières qui bougent toutes seules !

Dans cet ouvrage d’un petit plus de cent pages, six spécialistes, psychanalystes, professeurs d’université, psychiatres et psychologues se proposent de nous aider à aborder facilement la pensée de Sigmund Freud sur le rêve sans avoir l’impression d’être une fourmi en bas de la Tour Eiffel ! Qu’est-ce qu’un rêve ? Comment l’interpréter ? Que traduisent nos cauchemars ?… Voilà le programme !

« L’ interprétation des rêves est la voie royale qui mène à la connaissance de l’inconscient. » a dit un jour notre ami Freud et c’est bien cette déclaration qui va guider chaque chapitre de cette découverte du monde des songes et des secrets enfouis qu’ils révèlent.

Parait qu’il aurait aussi dit ça mais ça nous intéresse moins dans ce contexte.

Si vous vivez avec quelqu’un, vous faites peut-être partie (comme moi) des petits intéressants qui aiment bien raconter leurs rêves au réveil : « Alors en fait, j’étais chez Mamie, dans son ancienne maison mais avec des gaufres à la place des fenêtres, et je proposais une partie de squash à Mads Mikkelsen et il disait oui, mais à condition que j’enlève mes Crocs. » Et si vous vivez all alone, vous vous contentez peut-être de phaser sur le plafond en repensant au délire qui s’est produit dans votre tête toute la nuit. Quoi qu’il en soit, ce qu’on raconte ou ce qui nous reste n’est que le « contenu manifeste » après le passage de notre bonne amie la censure !

En travaillant conjointement, le psychanalyste et le rêveur vont pouvoir découvrir le « contenu latent » du rêve, sa version décryptée si vous préférez ! C’est ce processus passionnant qu’on découvre notamment dans ce livre, mais nos six auteurs nous dévoilent quelques mystères supplémentaires, comme le rôle insoupçonné de gardien du rêve, le rapport entre rêve et psychopathologie ou encore cette « apocalypse onirique » (cette expression est entrée dans mon panthéon perso des expressions les plus classes) qu’est le cauchemar !

Il y a un ou deux chapitres qui m’ont moins intéressée ou que j’ai trouvés moins accessibles (je pense au 3 et au 6) mais en dehors de ça, c’est un ouvrage de vulgarisation qui m’a passionnée. Je vous conseille de le lire en étant tout de même suffisamment concentrés (si vous vous lancez dedans par-dessus la jambe, vous risquez d’être vite largués) mais il se lit très bien, très vite aussi, le propos est clair et avoir des éclairages différents sur la question est toujours un plus.

Ce que j’ai aimé, aussi, c’est qu’au-delà de la psychanalyse, le rêve comme production de l’esprit géniale, comme fondement même de l’imaginaire est mis en avant dans ce livre. Et c’est vrai qu’il n’y a pas meilleure sensation que de se réveiller avec un scénario foufou en tête.

Maintenant que j’ai les bases, l’envie de m’attaquer à L’interprétation du rêve est trèèèèèèès forte. L’édition de poche compte plus de sept cent pages, mais quand on aime, on ne compte pas toussatoussa…

 

Collectif, Le Rêve, son interprétation, In Press

4 réflexions sur “La voie royale

  1. J’ai parfois des rêves tellement précis et fifou que je me demande si j’ai pas été réincarné un jour en scénariste de Hollywood (d’ailleurs je note ceux dont je me souviens le mieux au réveil dans un carnet. Un jour je serai scénariste, je le sais). Voilà, je sais pas pourquoi je te raconte ça, mais je me disais que ça collait bien au thème de ton article. (Au passage, « L’interprétation des rêves » de Freud, c’est assez passionnant quand on s’y plonge !)

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    • Pareil, j’ai des scénar de thrillers parfois en me réveillant le matin, DU GENRE BETON. (et ça en dit long sur ma santé mentale)
      Et je veux bien croire pour Freud, ça m’a donné envie de creuser le truc pour le coup.

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