Beware : nez crochus, pattes de corbeaux et yeux de serpents !

Je sais pas vous, mais quand j’étais petite, j’étais fan de sorcières et autres créatures maléfiques de conte. Peut-être parce que je suis bretonne et que la forêt de Brocéliande est pas loin (PAYE TON AUTO-ANALYSE FOIREUSE), peut-être parce qu’on m’a lu des tonnes d’histoires de sorcières bien comme on les aime à-l’ancienne-si-si. Autant être honnête, ça m’est jamais vraiment passé et c’est pourquoi j’ai envie de vous parler du premier tome de la saga de Joseph Delaney, L’Apprenti Epouvanteur.

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Thomas Ward est le septième fils d’un septième fils et cela le qualifie directement pour le poste d’apprenti de L’Epouvanteur, un homme mystérieux qui protège les citoyens des forces obscures. A ses côtés, Tom va apprendre à reconnaitre et à repousser les sorcières, les fantômes et autres créatures nuisibles. Et puis il fait la connaissance d’Alice, une étrange petite fille à qui il va faire une promesse… Celle d’offrir trois petits gâteaux pendant trois nuits à la sorcière enfermée dans la fosse du jardin de l’Epouvanteur. Pour Tom, le cauchemar commence.

Pourquoi est-ce que L’Apprenti Epouvanteur est un bon roman jeunesse ? Essentiellement parce qu’il s’inscrit dans la tradition des contes, genre absolument indémodable. Par son aspect d’abord : une sorte de grimoire sombre et doré à la reliure abimée – et puis on comprend vite qu’il s’agit du journal dans lequel Tom narre ses aventures : intégrer l’objet-livre à l’intrigue ajoute vraiment au merveilleux et à la magie.

Ensuite on retrouve toutes les créatures qu’on a l’habitude de trouver dans les contes : sorcières, gobelins, esprits… et toujours à la sauce old-school si vous voyez ce que je veux dire : ici pas de vampire végétarien ou de sorcière-belle-gosse, mais des bons vieux nez crochus, de la cruauté et des verrues. Des méchants quoi.

J’ai moins accroché à l’intrigue en soi qu’à l’ambiance : les mécanismes de répétition (trois petits gâteaux), les clichés savoureux (MINUIT L’HEURE DU CRIME) et le côté bien malsain des contes traditionnels (ici les sorcières ne sont pas des enfants de coeur). Le personnage de l’Epouvanteur est aussi très intéressant, il est celui qui protège mais on le craint et l’évite puisqu’on l’associe à toutes les saloperies démoniaques qu’il traine derrière lui.

Je le recommande en priorité aux plus jeunes, mais aussi à tous ceux qui aiment les contes et qui prendront plaisir à retrouver les références incontournables à ce type d’écriture. Et si vous aimez, la bonne nouvelle c’est que vous avez un tas de suites devant vous !

 

Joseph Delaney, L’Apprenti Epouvanteur (tome 1), Bayard. 

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