Signum pugnae

Oui, commencer une chronique avec un peu de latin, ça pose toujours son bonhomme. Et ce n’est pas tout à fait gratuit ou pour la frime, puisque le livre dont je vais vous parler ce soir s’inspire largement de l’univers des gladiateurs de la Rome antique. Joseph Delaney, bien connu pour sa saga de L’Epouvanteur, nous propose en cette fin d’année 2015 un nouveau roman jeunesse bien musclé, Arena 13. Je remercie les éditions Bayard Jeunesse pour cette découverte !

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D’étranges machines douées de conscience qu’on nomme les djinns on confiné ce qui reste des hommes dans le territoire de Midgard aux limites infranchissables. Du haut de sa citadelle, Hob, le plus cruel d’entre tous, tyrannise la population à coups de rapts et de descentes sanglantes. Dans la cité de Gindeen, le seul moyen d’échapper à la pauvreté ou à une mort certaine est de combattre dans les arènes pour l’un des illustres entraîneurs. Au combat de bâton, Leif, 16 ans, est imbattable, mais son rêve est de combattre dans la plus prestigieuse des arènes, la 13… Celle où Hob aime parfois débarquer à l’improviste.

Avec ce premier tome, Joseph Delaney nous assure au moins d’une chose, c’est qu’il est capable de se renouveler sans perdre de vue son univers. Exit les sorcières, c’est dans un monde sous contrôle où l’être humain a été contraint de retourner aux âges sombres que l’auteur nous plonge. L’atmosphère est donc très étrange et le cadre temporel volontairement flou ne se dessine qu’à la faveur des petits indices laissés ici et là. Passé, présent, futur se mêlent dans cette histoire de combattants qui nous rappelle quand même le glorieux et impitoyable temps de l’empire romain. (#VeniVidiVici)

Leif, un jeune garçon avide de faire ses preuves, débarque dans une ville rythmée par les affrontements, les paris et le sang. Sous l’aile de Tyron, le meilleur des entraîneurs, il va apprendre l’art extrêmement codifié du combat des arènes. L’auteur a pris le temps de développer cet aspect, révélant toute la complexité et la subtilité des techniques, ce qui permet vraiment de donner corps aux scènes d’action. L’apprentissage du héros, c’est toujours chouette à suivre, tout comme les rivalités entre les combattants.

Mais ce que j’ai préféré, quand même, au-delà de l’intrigue rythmée, c’est l’ambiance chère à l’auteur qu’on retrouve, celle des créatures de contes qui font peur, empruntée au folklore occidental et oriental. Ces fameux « djinns » ont tout des monstres qui nous empêchent de dormir la nuit et en même temps, on découvre vite qu’ils ne sont pas là par hasard. En cela, les fans de l’Epouvanteur ne seront vraiment pas déçus à mon avis, même si Arena 13 s’adresse plus aux ados qu’aux enfants. Le récit est toujours aussi soigné, porté par une plume fluide et captivante. Pour faire dans l’originalité : vivement la suite !

 

Joseph Delaney, Arena 13 (Tome 1), Bayard Jeunesse.

 

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