Peculiar tales

Avis aux amateurs de livres fictifs dans les livres (Bigup à Beedle le Barde) : fin 2016, j’ai eu la surprise de recevoir Les Contes des Particuliers, un titre qui ne sera surement pas inconnu à tous les fans de la saga de Ransom Riggs, Miss Peregrine et les enfants particuliers. Entre le hardback, les dorures sur la couv’ et les illustrations à tomber à l’intérieur, autant vous dire que je me suis presque retrouvée en PLS devant ma boite aux lettres. Un immense merci aux éditions Bayard Jeunesse pour cette lecture !

Depuis la nuit des temps, les particuliers, ces êtres humains aux capacités singulières et secrètes, vivent à nos côtés et se transmettent les histoires de leurs ancêtres. Millard Nullings, le jeune garçon invisible, est fasciné par ces récits étranges et souvent effrayants qu’on écoute, lit et répète de génération en génération. Dans ce recueil, Millard a sélectionné et annoté ses histoires favorites, de vieux contes qui permettent de mieux appréhender le monde et qui pourraient même vous sauver la vie, qui sait ?…

Une fois de plus, Ransom Riggs nous prouve qu’il aime soigner son univers. Si son nom apparait sur la couverture, l’auteur entend bien attribuer la paternité de cette oeuvre à l’un de ses enfants particuliers, Millard Nullings, l’enfant invisible qui ne se sépare jamais de son recueil de contes. Avant-propos, avertissements et annotations tout au long du texte… Il n’épargne aucun détail pour immerger pleinement son lecteur dans ce « livre dans le livre ».

Ces dix contes, qui peuvent tout à fait se lire indépendamment de la saga, rendent vraiment hommage aux canons du genre mais aussi à l’esprit de Miss Peregrine. Il y a fort fort longtemps, de l’Irlande aux Etats-Unis en passant par la Chine et autres contrées bien plus mystérieuses encore, nous allons suivre plusieurs destins de particuliers. Une fille qui extrait les cauchemars, un homme qui découvre que de l’herbe lui pousse sous les pieds ou encore une princesse qui cache une curieuse particularité l’empêchant de se marier… Ces contes immémoriaux, entre réalité historique (enfin, la réalité de Millard hein) et légende, éclairent tous d’une façon ou d’une autre les particuliers sur leur histoire et leurs pouvoirs. Belle histoire ou mise en garde, tous sont porteurs d’une morale plus ou moins explicite.

Certains contes tels que La première Ombrune plairont particulièrement aux fans de la saga puisqu’ils remontent aux origines de l’univers de la saga, mais mes préférés restent les plus inquiétants comme La fille qui apprivoisait les cauchemars ou l’excellent contes des Splendides cannibales, gore, creepy et immoral à souhait… (Oui, parce qu’il s’agit quand même d’un village habité par des hommes et des femmes aux pouvoirs de régénérescence accéléré décidant de céder régulièrement leurs membres à des cannibales moyennant compensation pécuniaire ! Quand je vous disais qu’on était en plein dans le conte comme on les aime.) 

Et puis comme si l’objet-livre n’était pas suffisamment canon comme cela, chaque histoire est illustrée par Andrew Davidson, qui a clairement su capter à merveille l’esprit creepy-vintage si cher à Ransom Riggs.

Un vrai joli bonus soigné, donc, pas du tout gadget, qui permet aux fans de la saga de prolonger le plaisir et à tous les amateurs de contes gothiques d’ouvrir leurs horizons.

Ransom Riggs, Contes des Particuliers, Bayard Jeunesse

 

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