Serpillères et patouilleurs

Ça y est les enfants, je suis en vacances, ce qui signifie que le blog devrait gentiment sortir de sa douce torpeur estivale puisque j’ai essentiellement prévu de LIRE pendant ces petites semaines tant attendues. Et histoire de se mettre dans un bon mood, j’avais envie de vous parler de ma dernière découverte jeunesse chez Gallimard, maison de qualiteytoimêmetusay, le premier volume de la saga Magic Charly d’Audrey Alwett !

Il reste à Charly Vernier des bribes de souvenirs d’enfance un peu particuliers, c’est vrai. Des pâtisseries aussi étranges que savoureuses, des livres un peu capricieux… Et puis il est pratiquement sûr que son chat Mandrin comprend tout ce qu’il dit. Mais rien n’aurait pu le préparer au Destin avec un grand D qui se radine sans frapper. Après avoir brutalement disparu il y a des années, la grand-mère de Charly a été retrouvée, complètement amnésique et dans un état d’absence préoccupant. Lorsque Charly met la main sur un étrange miroir provenant des affaires de son aïeule, il y trouve un dernier message qu’elle a laissé à son attention, quand elle pouvait encore s’exprimer clairement. Charly n’est pas un gosse ordinaire, c’est un magicier, et il ferait bien de trouver les bonnes personnes au plus vite pour entamer son apprentissage, car l’état de sa grand-mère, magicière de haut-rang, n’est pas l’effet du hasard… S’il veut la sauver, il doit à tout prix percer les secrets de sa propre magie.

 

L’ambiance « Terrier des Weasley », vous visualisez ? De grosses gamelles bouillonnantes dont s’échappe un doux fumet, la vaisselle qui se lave toute seule dans l’évier sans trop se presser, une pelote de laine abandonnée, un bon feu, du joyeux bazar et des rires au loin ?… (Là tout bookstagram fait une overdose)

Et bien l’univers de Magic Charly, C’EST ÇA. Audrey Alwett a écrit une histoire qui célèbre la magie dans ce qu’elle a de plus chaleureux, de plus fantasque, de plus zazou et de plus doux. Je suis clairement tombée amoureuse des chapeaux sans fond, des serpillères enchantées, des prédictions à effet ultra rapides dans les beignets croustillants et autres petites inventions folles toutes droit sorties de l’imagination de notre autrice. Et cette adorable magie populaire est incarnée par Dame Mélisse, la grand-mère de Charly, patissière et sorcière aussi puissante que sous-estimée. Un événement terrible a eu lieu des années de cela, provoquant sa disparition et le triste état dans lequel elle se trouve à présent. Mais l’héritage n’est pas toujours matériel et Charly accueille bien vite d’étranges révélations sur sa propre nature.

Au cours d’une aventure rythmée par de nombreuses péripéties, je me suis donc lovée avec plaisir dans cette atmosphère foutraque se débattant joyeusement avec un univers pourtant très codifié et très ambitieux pour un roman pré-ado. Comme Charly ce petit noob magicier (on dit « patouilleur »), on découvre les règles strictes qui régissent l’usage de la magie, pas toujours établies pour les plus justes raisons, les rangs correspondant à la puissance des magiciers (le concept des « Allégories » est assez fascinant), les sorts et les grimoires… C’est ce que j’ai préféré dans ce roman, la multitude de détails qui nous perd presque, qui nous tourne un peu la tête.

Les personnages m’ont beaucoup plu, eux aussi, à commencer par ce fameux Charly. Il a beau avoir l’étoffe classique du héros qui découvre un univers tout neuf, il n’empêche que j’ai adoré la douceur que lui a conféré Audrey Alwett, son refus absolu d’user de la violence ou de l’intimidation. Les personnages féminins sont particulièrement soignés, de la solitaire et revêche-au-premier-abord Sapotille à la plus que dingue June !

Et l’humour et la folie n’empêchent pas Audrey Alwett de faire des thématiques de la mort ou de la mémoire les piliers de son histoire. AMBITION, je vous dis.

A offrir à tous les gosses que vous aimez ou à votre enfant intérieur qui saute toujours à pied joint dans les flaques.

 

Audrey Alwett, Magic Charly, tome 1, L’Apprenti, Gallimard Jeunesse

3 réflexions sur “Serpillères et patouilleurs

  1. Ca fait au moins la troisième critique de ce livre que je lis qui me donne envie de retomber dans ma achatcomplusivomanie ! Ce roman jeunesse m’a tout l’air d’être une petite pépite que je me savourerais bien sous la couette en automne! Peut-être sera-t-il au programme du #HMSFFF de septembre, qui saaaaaait *croise les didis* *insinuation tentatrices pas discrètes * aha

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