Citizen Cain

Les éditions du Cherche Midi ayant bien décidé de faire naviguer leur petite #TeamThrillersCHM à travers tous les sous-genres du thriller (ouais, sacré grand-écart-double-loots-triple-piqué entre les génialissimes Juste avant la nuit et Le Mystère Jérome Bosch quand même), nous en sommes arrivé au polar historique/polar mafieux avec L’Ecrivain public de Dan Fesperman.

9 février 1942. Dès son arrivée à New York, Woodrow Cain, un jeune flic du sud des États-Unis, est accueilli par les flammes qui s’échappent du paquebot Normandie, en train de sombrer dans l’Hudson. C’est au bord de ce même fleuve que va le mener sa première enquête, après la découverte d’un cadavre sur les docks, tenus par la mafia. Là, il fait la connaissance d’un écrivain public, Danziger, obsédé par les migrants qui arrivent d’une Europe à feu et à sang, ces fantômes au passé déchiré et à l’avenir incertain. Celui-ci va orienter Cain vers Germantown, le quartier allemand, où, dans l’ombre, sévissent les sympathisants nazis. Alors que le pays marche vers la guerre, la ville est en proie à une paranoïa croissante. Et les meurtres continuent… (résumé éditeur)

On va pas se mentir, cette lecture, ça a un peu été le parcours du combattant pour moi. (Je te vois déjà faire les gros yeux Benoit, mais promis, mon avis est plus positif que je ne pensais au départ ! :D) Je me suis plongée dedans, franchement emballée par la quatrième de couv. Mais j’ai tout de suis eu du mal à lire de grands passages d’une traite. Au bout de deux cent pages sans parvenir du tout à entrer dans le roman, j’étais, je l’avoue, assez encline à laisser tomber. Le truc, c’est que le soir, il y avait le fameux booktalk où l’on discute tous en détail de notre dernière lecture, et j’avoue que les arguments des copains et des copines ont fait mouche. BIM ! Rosy était à nouveau d’attaque !

Et je ne regrette pas du tout d’avoir persévéré. L’Ecrivain public ne restera pas dans le top de mes lectures inoubliables, c’est sûr, mais en me replongeant dedans avec une autre perspective, je lui ai quand même trouvé des qualités qui m’avaient échappées au départ.

Donc, qu’est-ce qu’elle en a pensé la dame, au final ?

D’abord, Dan Fesperman pose une ambiance et on apprend des choses. Je n’avais aucune idée des répercussions de la montée du nazisme et de la Seconde Guerre Mondiale sur le territoire des Etats-Unis, en particulier au sein de la très cosmopolite New-York. L’organisation des quartiers, les communautés, les liens complexes qui unissent la mafia et les autorités… Tout cela prend vie sous nos yeux. Les mafiosos dans leur jolis costards, une sombre poupée dans l’obscurité d’un cinéma, les dialogues authentiques de l’époque, tout autant d’images qui nous donnent l’impression de regarder un vieux film en noir et blanc.

L’autre point positif, c’est le personnage de Danzinger, qui va aider Cain dans son enquête. Le vieil écrivain public, par son métier qui consiste à traduire et rédiger des courriers pour des particuliers en tout un tas de langues, est à peu près au courant de tout ce qui se passe à New York. C’est lui qui va montrer au jeune flic comment on s’en sort dans cette ville, quelles sont ses codes. Les passages qui lui sont dévolus sont marqués par une langue très littéraire et élégante. C’est un personnage subtil dont j’ai aimé découvrir l’histoire.

Mais bon… Dans le jeu des « pros and cons », y a aussi les contres.

Le gros souci c’est qu’en dehors de ce chouette cadre, je n’ai pas réussi à m’intéresser à l’intrigue, au coeur même de l’enquête. Trop de personnages, pas assez de rythme, certains passages qui m’ont échappé, un Woodrow Cain qui n’a jamais réussi à me convaincre… Même avec les explications de l’auteur et les précisions historiques à la fin, ça ne l’a pas fait. Avec le recul, d’une, je m’étais figurée que l’influence nazie à New-York prendrait plus de place dans le récit et j’ai surement été déçue en partie pour cela. De deux, je crois qu’il faut être dans de bonnes dispositions pour lire ce genre de polar. Ce n’est pas qu’il est d’une complexité folle, mais les intrigues de mafia demandent toujours un peu plus de concentration.

Vous l’aurez compris, ça n’a pas été hyper easy pour moi, c’est d’autant plus dommage quand on perçoit qu’un bouquin a du potentiel, mais c’est comme ça, parfois on passe à côté. Hésitez pas à aller lire les avis des autres membres de la team, surtout !

 

Dan Fesperman, L’Ecrivain public, Le Cherche Midi

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