Green card

La puissance des comédies romantiques américaines, ça n’a pas de prix, au cinéma comme sur le papier et c’est bien pour cette raison que je m’étais gardé mon nouveau petit Christina Lauren, Roomies, pour les vacances… Des heures de kiff en perspective à me dorer la pilule dans le jardin (avec option indice 50, vous commencez à nous connaitre maintenant, ma peau de bretonne et moi)… Merci mille aux éditions Hugo New Romance !

Chaque jour avant de se rendre à son travail à Broadway, Holland Baker fait un détour considérable par la station de métro où joue un musicien de rue virtuose qu’elle a baptisé Jack, à défaut d’oser lui adresser la parole pour connaitre son véritable nom. Mais un soir, dans cette même station, alors qu’un type aviné manque de la faire tuer sur les rails, le guitariste vole à son secours et disparait quasi aussitôt. (#ImTheNightImBatman) La raison de cette fuite mystérieuse, Holland va la découvrir un peu par hasard, alors que son oncle, producteur star de Broadway, cherche une nouvelle tête d’affiche pour sa dernière comédie musicale. Demander à Calvin, parce que c’est son nom, d’auditionner lui semble une évidence. Le jeune homme fait des miracles aux essais, mais dommage… s’il refusait de se frotter à une quelconque autorité, c’est que le citoyen irlandais qu’il est vit en parfaite illégalité à New-York depuis des années. Sauf qu’Holland a une idée. Pour la première fois de sa vie, elle s’apprête à faire un truc complètement dingue… à savoir lui proposer de l’épouser. Juste pour les papiers, bien sûr. Ou pas.

Après la guerre des sexes au travail avec Dating you / Hating you et leur superbe roman LGBT Autoboyographie, Christina et Lauren reviennent à leurs premières amours et à la comédie romantique plus light. Une adaptation serait déjà en préparation avec Jena Dewan (ex Mme Channing Tatum) et on comprend pourquoi tant tous les éléments de LA comédie romantique américaine par excellence sont réunis.

Holland a choisi de live-the-dream à New-York auprès de ses oncles, Jeff et son époux Robert, le producteur le plus en vue à Broadway qui lui a permis de décrocher un petit boulot dans le saint des saints de la comédie musicale. Déballer des cartons de produits dérivés à longueur de journée n’est pas spécialement une vocation, mais cela permet de payer une infime partie de son loyer prohibitif new-yorkais et d’écouter de la bonne musique en attendant que l’inspiration pour son roman vienne. Holland est en quelque sorte « l’éternel personnage secondaire de sa propre vie » dixit les deux hommes les plus chers à son coeur, et cette lubie distanciée pour ce musicien de rue en est encore une fois la preuve… Du moins jusqu’à ce que les événements se précipitent et conduisent à un faux mariage avec l’irlandais prodige.

Encore une fois, la force de ces deux autrices, c’est l’alchimie qu’elle parviennent à créer immédiatement entre leurs personnages. On s’attache tout de suite à ce couple qui va envoyer valdinguer toutes les étapes en commençant par le mariage et en apprenant à se connaitre ensuite. Abasourdi par le dévouement désintéressé de sa nouvelle épouse, Calvin ne semble pas envisager les sentiments plus profonds d’Holland, pas plus que la jeune femme qui se voile la face en imaginant s’acquitter d’une dette. Mais au fil des préparations d’interrogatoires pour la précieuse carte verte, des représentations qui font bientôt de Calvin une étoile montante et de leur complicité évidente, ce mariage prend doucement une autre dimension…

Amis des gros rebondissements et du drama, passez votre tour, parce qu’on pourra certainement reprocher à cette intrigue de couler un peu trop facilement (il est vrai que certains ressorts comiques du fake wedding auraient gagné à être exacerbés) mais en même temps, qu’est-ce que ça fait du bien de lire des romans vraiment bienveillants de temps en temps. Je pourrais passer des heures à lire des chapitres et des chapitres de simples scènes de vie commune écrites par Christina Lauren parce qu’elles savent recréer l’intimité, la sensualité et la complicité comme personne. Peut-être que leur génie comique n’est pas à son max dans Roomies (quoique… la scène du restaurant aurait tendance à me souffler le contraire #privatejokeavecleslecteursderoomies), mais c’est un one-shot doudou qui fait laaaaargement le job pour l’été.

 

Christina Lauren, Roomies, Hugo New Romance

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